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Mon histoire, Julia, 38 ans, secrétaire
24 janvier 2014

Un départ inattendu

Nous avons eu droit à un dimanche pluvieux. La météo ne nous a pas dérangé, bien au contraire, nous sommes restés au lit jusqu'à midi. A notre réveil, nous avions si faim que nous nous sommes dirigés directement vers la cuisine. Il a préparé une omelette géante, mais il a eu les yeux plus gros que le ventre car elle est tellement géante qu'il en est resté pour le dîner. Les heures se sont écoulées rapidement, notre week-end se terminait déjà. Le soir, quand nous sommes allés au lit, ça nous a fait tout drôle. Il m'a dit :

- Et dire que demain, je vais aller travailler et toi tu seras là le matin à mon réveil et le soir à mon retour. J'aime cette idée.

- J'aime aussi.

- Bonne nuit !

- Bonne nuit à toi aussi.

 

Lundi matin, son réveil a sonné à 6 heures. Il est sorti du lit rapidement, moi j'avais beaucoup de mal à ouvrir les yeux. Pendant qu'il est en train de s'habiller, je me suis forcée à sortir du lit pour marquer ma présence. Je suis allée lui préparer un café. Il était content de me voir réveiller. Il m'a dit qu'il était impatient d'aller au travail aujourd'hui à cause de son entretien avec le directeur. Il a bu son café, embrassé sa petite femme et il est parti travailler. Moi je suis remontée dans le lit où j'ai dormi encore un peu. J'étais en congé après tout. Quand je me suis réveillée, il était environ 10 heures.

Je décidai donc de préparer un bon repas pour fêter ce soir le retour triomphal de mon chéri. Après avoir regardé ce qu'il y avait dans son frigo, je me suis relancée dans un poulet farci. J'ai préparé ce poulet avec beaucoup d'amour et d'attention, je voulais qu'il soit délicieux. Et après avoir goûter j'étais plutôt contente du résultat. J'ai nettoyé l'appartement. En balayant dans son bureau, j'ai traîné devant sa bibliothèque. Le titre d'un roman m'a interpelé : "Les heures chaudes". Je l'ai pris et je l'ai lu toute l'après-midi. Je l'ai trouvé si captivant que je l'ai fini, j'ai d'ailleurs trouvé la fin saisissante. J'ai rangé le livre et j'ai regardé le réveil, 17 heures 30, il n'allait plus tarder. J'ai sorti une bouteille de champagne et deux flûtes et je l'ai attendu.

Assise dans le canapé, j'appréciais cette petite vie temporaire de femme au foyer parisienne. C'était calme et tranquille à l'appartement, je pouvais lire ou faire toutes les activités que j'ai toujours rêvé de faire et si je voulais un peu d'animation, je n'avais qu'à sortir et faire un tour dans la grande ville. Je commençais à me plaire ici, à me sentir chez moi, mais je savais que ce n'était que pour quelques jours, ça jouait sûrement sur mon enthousiasme.

A 18 heures 30, il est arrivé. J'étais heureuse de l'accueillir, je me suis élancée vers la porte d'entrée mais quand je l'ai vu, j'ai tout de suite su qu'il y avait un problème. Son visage était marqué, il ne souriait pas et semblait inquiet. J'ai pensé qu'il n'avait pas eu la promotion qu'il souhaitait et qu'il était déçu. Je lui ai demandé :

- Ben, qu'est-ce qu'il y a ? On dirait que ça ne va pas.

Il avala sa salive, il était tendu et finit par me répondre :

- Je n'ai pas eu de promotion.

- Ce n'est pas grave, ce sera pour plus tard. Je suis sûre que tu l'auras bientôt !

J'essayais de lui remonter le moral comme je pouvais mais je ne savais pas tout. Il me regarda et reprit :

- Je dois partir en mission.

- Où ?

- A New-York.

- A New-York ?

- L'entretien d'aujourd'hui, c'était pour ça. Après mon succès au Japon, la Direction veut me confier une autre mission internationale. On a des affaires là-bas. Ils veulent que j'aille rencontrer des partenaires là-bas et étudier l'opportunité d'ouvrir un bureau à New-York.

- Tu pars quand ?

- Il voulait m'envoyer demain, j'ai pu repousser à mercredi.

- Mercredi ?

- Je suis désolé.

- Ce n'est pas de ta faute.

J'étais déçue. Il allait partir à New-York. J'ai eu le pressentiment qu'il allait partir souvent, le pressentiment que j'allais le perdre. Nous n'avons plus rien dit pendant quelques minutes. Puis, il a déposé son manteau et il m'a dit :

- Tu as sorti le champagne ?

- Je pensais...

- T'inquiète, on va le boire quand même.

J'ai souri. Il est allé se doucher. Je me suis sentie triste. C'était comme s'il était déjà parti. Mercredi, il irai à New-York, moi je retrouverai précocement ma petite vie de secrétaire en Province.

Nous avons mangé mon poulet, bu le champagne, fini la bouteille. J'étais sûrement saoule, je me suis endormie sans me souvenir de rien. Je me suis réveillée le lendemain matin dans la chambre, il était déjà parti au boulot. J'avais la gueule de bois. Il avait laissé un petit mot sur son oreiller, ce mot disait : " A ce soir, mon amour. Je t'aime."

J'ai embrassé le petit bout de papier et je me suis réveillée. J'étais plus que jamais décidée à profiter de cette dernière journée à Paris, dernière journée avec lui.

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