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Mon histoire, Julia, 38 ans, secrétaire

26 juin 2014

Mon choix est fait

Benjamin et moi, nous étions vraiment impatients de nous retrouver, mais plus on avançait dans la semaine, plus les jours paraissaient longs et interminables. Jeudi, j'ai fini très tard. Le soir, quand j'ai eu Ben au téléphone, il n'était pas très content que son père me fasse travailler autant, il disait que c'était de l'abus. Il m'a incitée à récupérer toutes les heures faîtes en plus. Il savait pertinemment que son père ne me paierait pas ces heures. Alors suivant son conseil, vendredi matin, j'ai demandé à récupérer les heures en prenant mon après-midi. Le chef était surpris par ma demande mais il a accepté, il n'avait pas vraiment le choix.
 J'ai travaillé mais j'avais hâte d'être à midi. J'ai terminé les tâches les plus importantes et à midi pile, je suis partie. Avant de rentrer chez moi, je suis allée au centre commercial. J'ai acheté tous les ingrédients pour une bonne pizza maison, je sentais que nous allions bien amuser à la faire ensemble et bien nous régaler après. Puis, je suis rentrée chez moi me préparer et préparer la maison pour l'arrivée de Ben. J'ai fait le ménage et j'ai mis une nouvelle nappe sur la table et de nouveaux coussins dans le canapé. Il commençait à faire froid, j'ai enfilé une petite robe avec un gros pull par dessus et j'ai attendu Ben.

Vers 17 heures 30, il est arrivé. J'ai entendu le vrombissement de sa voiture de loin. Je suis allée l'accueillir au portail, grand sourire sur les lèvres. Quand il m'a vue, il a souri mais il ne semblait pas au meilleur de sa forme. J'ai pensé qu'il était fatigué par la route mais une fois dans la maison, il m'a embrassée et il m'a dit :

- Papa ne veut pas.

Je n'ai rien compris sur le coup, c'est d'un air tout hébété que je lui ai demandé :

- Mais de quoi tu me parles là ?

Il a posé son sac et s'est assis :

- J'ai appelé mon père pour lui demander pour toi. Je lui ai parlé de ma proposition, que tu viennes travailler avec moi à New-York. Il est tout de suite monté sur ses grands chevaux. Il m'a dit qu'il était hors de question que tu partes et qu'il avait de grands projets pour toi dans l'entreprise.

Je n'arrivais pas à en croire mes oreilles.

- Mais qu'est-ce qu'il t'a raconté ? De quel projet il parle ?

- Il m'a dit qu'il allait faire évoluer ton poste. En d'autres termes, tu vas bientôt avoir une promotion.

- Une promotion ?!!

J'étais à la fois contente et perdue. Cette promotion, je l'attendais depuis si longtemps, c'était l'aboutissement de longues années de travail et de loyaux services. J'étais heureuse qu'il ait enfin pensé à moi. Mais c'était arrivé un peu tard, ma décision était prise et peu importe cette évolution de poste, j'étais décidée à tout laisser et à partir avec Ben. Il m'a regardée et reprit :

- Mon père va te donner le statut de cadre et tu le mérites bien. Il a dit que tu étais l'un des piliers de la boîte et que c'était criminel d'essayer de te faire quitter l'entreprise. Tu te rends compte ce qu'il a utilisé le mot "criminel"... Je n'ai même plus osé lui dire quoique ce soit après ça.

J'ai regardé Ben qui avait l'air résigné et je l'ai secoué :

- Ben, ce n'est pas parce que ton père t'a dit ça, que tout est fini. Moi je veux toujours partir avec toi.

- Mais tu vas avoir ta promotion...

- Mais si tu savais combien je m'en fous de cette promotion ! Ce qui compte pour moi, c'est toi et être avec toi.

- Ce poste de cadre, tu en avais toujours rêvé.

- Je sais mais j'avais un autre rêve qui compte aujourd'hui beaucoup plus à mes yeux. Avoir une belle carrière c'est bien, mais rencontrer l'amour à mon âge, c'est une chance inespérée, alors je ne vais pas la laisser passer. Mon choix est fait et c'est toi.

Ben m'a regardée dans les yeux, il était très attentif à ce que je disais, comme si je lui disais quelque chose d'extraordinaire. Il m'a embrassée et il m'a dit "Merci". Je n'ai pas vraiment compris pourquoi.

Ensuite, nous avons changé de sujet. Je lui ai dit que j'avais acheté tout ce qu'il faut pour une grande pizza. Nous nous sommes dirigés vers la cuisine où nous avons mis la main à la pâte. J'étais son commis, ce fut vraiment amusant, j'ai adoré ce moment de grande complicité et de fous rires. Le temps que ça cuise, nous avons pris notre douche, puis nous avons mangé notre pizza devant un Hercule Poirot. La pizza était bonne mais Ben était un peu déçu, il trouvait la pâte trop épaisse. Il m'a promis qu'il en ferait une encore "plus meilleure" la fois prochaine. On a rigolé. Nous étions drôlement bien tous les deux. J'ai mis le CD qu'il m'avait offert et nous avons fait l'amour. L'oiseau avait retrouvé son nid pour mon plus grand bonheur.

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16 juin 2014

Le cadeau-surprise

Lundi, mardi, ça allait, j'essayais de rattraper les dossiers de la semaine d'avant. Mercredi, de nouveaux dossiers sont venus occupés mon bureau. J'avais du courrier à traiter, des rapports à rédiger et encore beaucoup de travail en perspective. Je suis sortie du boulot très tard. J'ai essayé d'en finir avec les dossiers prioritaires, pour avancer sur la paperasse. Je suis rentrée chez moi crevée. Je n'avais qu'envie : monter dans mon lit et dormir. C'est ce que j'aurai pu faire si en ouvrant ma boîte aux lettres ce soir-là, je n'avais pas reçu de colis. J'étais intriguée. Je n'attendais rien, je n'avais rien commandé. J'ai ouvert la boîte, quelle ne fut pas ma surprise d'y découvrir un baladeur MP3 de type Ipod. Un message y était joint, il disait : "Mets les écouteurs dans tes oreilles et appuie sur Play." J'y ai reconnu Ben derrière ce message, je me suis prêtée au jeu en faisant ce qu'il m'avait demandé. J'ai appuyé sur Play et là, une musique magnifique et familière s'est faite entendre. J'ai fermé les yeux et j'ai souri. Quel merveilleuse surprise, quel merveilleux cadeau ! C'était exactement ce qu'il me fallait.

"Cause all of me
Loves all of you
Love your curves and all your edges
All your perfect imperfections
Give your all to me
I'll give my all to you
You're my end and my beginning
Even when I lose I'm winning
'Cause I give you all of me
And you give me all of you, oh..."

Ben m'avait offert l'album MP3 de John Legend. J'ai pris mon bain, puis j'ai dîné en écoutant l'album en boucle. C'était vraiment génial, cet album était tout simplement magnifique. En écoutant "All of me", j'avais l'impression de remonter le temps et d'être avec Ben à ce concert. J'étais très heureuse.

Quand vers 21 heures, Ben m'a appelée, je ne trouvais plus mes mots pour lui décrire ma joie, j'ai dû lui dire merci au moins vingt fois. Il était content que sa surprise m'ait plu. Il avait acheté pour moi l'album en format CD mais il a pensé que ça aurait plus d'effet de me le faire écouter comme ça. Et il a eu raison, je ne m'attendais pas du tout à écouter cette chanson-là ce soir et encore moins cet album, ma surprise était totale et mon bonheur encore plus grand. Ben m'a appris que l'album s'appelait "Love in the future". Bizarrement ce titre nous parlait, ça résumait en quelques mots cette histoire qu'on essayait de construire, cet amour qu'on vivait aujourd'hui et qu'on espérait encore plus grand demain.

Nous nous ne sommes pas restés trop longtemps au téléphone.  Je lui ai parlé de ma longue et dure journée de boulot, il m'a recommandé une bonne nuit de sommeil et m'a embrassée très fort. J'avais hâte d'être à vendredi pour sentir ses lèvres sur ma bouche. Je me suis allongée sur mon lit et je me suis endormie en écoutant une dernière fois "All of me". J'avais l'impression d'être redevenue une adolescente amoureuse et rêveuse.

L'amour, c'est une vraie fontaine de jouvence, je le sais maintenant.

9 juin 2014

Retour à ma petite vie

Après le départ de Ben, ça m'a fait tout drôle de me retrouver chez moi, de retrouver ma petite vie de secrétaire. Après ce merveilleux week-end avec Ben, c'était comme si je n'étais plus habituée à cette petite vie simple et seule. Mais je devais m'y réhabituer et vite. Je voulais arriver au travail assez tôt car je savais que j'avais beaucoup de travail à rattraper. Je me suis préparée et j'y suis allée. Je pensais être la première au bureau mais j'ai entendu du bruit. C'était le patron qui était déjà là, c'était bien la première fois que je le voyais au travail d'aussi bonne heure. Je suis allée le voir dans son bureau. Quand il m'a vue, il a eu un sourire immense :

- Julia, quel bonheur de vous revoir parmi nous ! Comme je suis content ! C'était la catastrophe pendant votre absence mais ne parlons pas de choses qui fâchent, comment allez-vous ?

- Je vais beaucoup mieux. Heureusement j'ai été diagnostiquée à temps. J'ai eu un traitement de cheval... Mais quand vous dîtes "Catastrophe", qu'est-ce qui s'est passé pendant que je n'étais pas là ? ai-je demandé, un peu inquiète par ce qu'il venait de me dire.

- J'ai confirmé vos dossiers aux uns et autres et ça a été le bordel total, aujourd'hui, c'est même pire qu'avant...

Nous nous sommes restés près d'une heure à faire le point sur chaque dossier. Puis, je devais regagner mon bureau mais tous mes collègues sont venus me voir, j'ai dû tout leur parler de ma santé, de ma maladie, du traitement. Les filles ont toutes trouvé que j'avais beaucoup maigri. Elles m'ont dit que le patron a été insupportable pendant mon absence, qu'il n'arrêtait de mettre la pression à tout le monde, et avec le stress, même les meilleurs ont fait des conneries.

En résumé, j'ai eu la curieuse impression d'être indispensable à la bonne vie de cette entreprise, ce fut vraiment valorisant pour une fois. Ensuite, je suis entrée dans mon bureau à 10 heures et j'ai travaillé sans regarder l'heure jusqu'au soir. J'ai essayé de faire mon maximum. Je redoutais un peu ce retour mais j'ai vite repris mes marques et j'ai été très contente de revenir finalement. J'avais le sentiment de me sentir utile et de voir mon travail apprécié.

Je suis rentrée chez moi et une fois à la maison, j'ai oublié toute cette journée de travail, j'ai pensé à Ben. J'ai pris un bon bain relaxant, j'ai mangé une pizza que je me suis faite livrer. Comme j'avais perdu quelques kilos, je pouvais me faire plaisir. La pizza était super bonne. J'étais en train de manger ma deuxième part de pizza quand Ben m'a appelé.

- Salut ma chérie !

- Bonsoir mon chéri ! Alors comment s'est passé ta journée ?

- J'ai dormi toute la matinée, j'étais trop crevé.

- C'est moi qui t'ai fatigué comme ça ?

- Je pense que tu y es pour quelque chose, en effet.

On a ri tous les deux en repensant à toutes les galipettes que l'on avait faites ce week-end.

Je lui ai raconté ma journée de folie et l'accueil de héros que j'ai reçu pour mon retour. Il m'a dit qu'il n'avait finalement eu le temps d'appeler son père pour lui parler de son projet de me débaucher. Je lui ai dit que c'était sûrement une bonne chose qu'il ne l'ait pas fait aujourd'hui car sa proposition n'aurait été pas bien accueillie. Même si ce n'était pas de gaieté de coeur, Ben  a décidé de reporter sa demande à la fin de semaine, le temps que je règle un peu tous les problèmes administratifs en cours.

Puis, nous avons parlé de pizza. Il m'a appris qu'il avait suivi un atelier pizza il y a quelques années. Il m'a donné la liste des ingrédients à acheter et il a promis de m'en faire une vendredi. On a parlé de son boulot, de Ryan, de la météo et de la vie à New-York. Nous avions du mal à nous quitter. Mais il a bien fallu raccrocher. Il m'a dit "Je t'aime" et je lui ai répondu moi aussi et c'est sur ces mots que nous nous sommes quittés. Il a dit qu'il m'appelera tous les soirs. Les choses avaient réellement évolué entre nous et c'était très bien ainsi. Et au final, mon retour chez moi, à ma petite vie simple et tranquille s'était super bien passé. J'étais très heureuse et c'est avec le sourire que je me suis endormie cette nuit-là.

5 juin 2014

Une vie nouvelle en préparation avec ses joies et ses inquiétudes

Dimanche matin, je me suis réveillée tranquillement dans ses bras, j'ai remarqué qu'il était déjà réveillé et il avait l'air bien pensif. Je l'ai interrogé sur ce qu'il avait en tête :

- Tu m'as l'air bien sérieux, à quoi es-tu en train de penser en cette belle journée de dimanche ?

- A quoi veux-tu que je pense ?... A toi bien sûr.

- Et quand tu penses à moi, tu es si sérieux, tu ne l'étais pas vraiment hier soir.

Il a souri et m'a regardé dans les yeux , j'ai tout de suite compris qu'il allait me parler de choses sérieuses. Il m'a demandé :

- Julia, est-ce que tu es toujours d'accord pour venir vivre avec moi à New-York ?

- Mais oui, et maintenant plus que jamais, pourquoi ?

Il m'a donné un petit baiser de contentement et reprit :

- J'y ai beaucoup réfléchi et j'ai trouvé une solution pour que tu puisses me rejoindre très rapidement et quitter sereinement ton travail chez mon père.

- Ah bon ! C'est quoi ton idée ?

- Je vais te débaucher.

- Me débaucher !

- Oui, je vais dire à mon père que je souhaite une assistante pour mon bureau à New-York et comme je te connais et que tu es très compétente, je souhaite t'embaucher.

- Wouaaaah ! Quelle idée de génie ! Tu penses qu'il va accepter ?

- Je m'en fous, je lui dirai que je t'en ai déjà parlé et que tu es ok pour me suivre car je t'ai fait une belle proposition.

- Alors combien tu me proposes ? lui ai-je demandé d'un air coquin.

- Je t'offre une maison, un homme à la maison et plein d'autres avantages en nature.

J'ai souri.

- Comment pourrais-je résister à une telle proposition ? Oh, comme j'ai hâte de partir.

- Tu pourras travailler avec moi si tu veux mais tu peux tout aussi bien rester à la maison et faire ce que tu veux.

- Ben, comme je suis contente que tu aies eu cette idée, tu me proposes un boulot et une vie de rêve. Tu comptes en parler quand à ton père ?

- Le plus tôt possible, c'est à dire demain matin. Je veux qu'on parte dès que possible, je pense que je ne pourrais plus supporter d'être loin de toi plus longtemps.

Ben ne savait pas à quel point cela me rendait heureuse, euphorique même, de l'entendre me dire tout ça. Je sentais mon coeur se gonfler dans poitrine, il débordait d'amour pour lui.

Nous avons continué à parler de notre future vie à New-York. J'avais l'impression que Ben avait déjà pensé à tout, il voulait un grand jardin, un chien et un superbe aquarium pour mon poisson rouge. Soudain, son téléphone s'est mit à sonner. C'était Ryan qui se demandait où nous étions et si nous allions rentrer. Ben avait complètement oublié de l'appeler et c'est un peu à cause de moi. Ben lui a dit qu'il ne rentrait pas aujourd'hui mais uniquement demain matin. En écoutant sa réponse, j'ai compris qu'il avait prévu de passer le reste de la journée avec moi et même la nuit. Après avoir raccroché, il m'a demandé :

- Cela ne te dérange pas si je te dépose chez toi ?

- Tout de suite ?

- On se fait monter le petit déj, puis on prendra la route. On arrivera chez toi pile à l'heure de la sieste.

- Tu fais la sieste maintenant ?

- Avec toi, je suis partant pour faire une sieste tous les jours.

J'ai souri et nous avons fait comme il a dit. Nous avons pris le petit déj dans ma chambre, nous nous sommes préparés et nous sommes rentrés chez moi. Après plusieurs heures de route, cela nous a fait bizarre de revenir à la maison, après ce qu'il s'était passé. Je ne voulais pas qu'il repense à tout ça, à Sam surtout mais c'était inévitable. Il m'a dit en arrivant :

- Je me souviens de la dernière fois que j'étais ici et que j'ai rencontré ton ami Sam.

- J'aimerai tant que tu oublies ça.

- Ne t'inquiète pas, je ne vais plus te faire de scène. Cette histoire nous a finalement rapprochés.

J'ai été soulagée de l'entendre. Je ne voulais plus jamais revivre ça. Je voulais tout effacer et qu'on recommence à zéro notre belle histoire. New-York sera la ville parfaite pour un nouveau départ.

Ben a vite repris ses repères chez moi. Il a mis ses affaires dans la chambre et il est venu s'installer le canapé pour faire la sieste. Je me suis allongée près de lui. Il s'est vraiment endormi. Faire tous ces kilomètres, ça l'avait épuisé. Moi, je n'arrivais pas à fermer l'oeil, je me suis levée et je suis allée faire quelque chose pour le dîner. Je lui ai préparé des saucisses aux lentilles. A son réveil, il est venu me rejoindre dans la cuisine. Il était surpris de me voir là et il a proposé de m'aider mais j'avais déjà fini, c'était en train de cuire.

En attendant, il a proposé qu'on prenne un verre. Nous avons trinqué à nous et à la vie merveilleuse qui nous attendait à New-York. Ben avait très faim dès que le repas fut prêt, nous avons mangé. Nous avons regardé une bonne série policière, c'était chouette. Puis, nous sommes allés au lit. Il m'a embrassée mais je l'ai trouvé anxieux.

- Qu'est-ce qu'il ne va pas, Ben ?

- Rien, tout est parfait... Mais j'ai un mauvais pressentiment comme si je n'allais pas pouvoir être avec toi comme je le souhaite.

- Tu stresses trop, tout va bien aller. Tu veux être avec moi et je veux être avec toi, alors je ne vois pas ce qui nous empêcherait d'être ensemble.

- Jusqu'à maintenant, ça n'a pas été facile. Je crains que la vie nous réserve encore des embûches. Si je le pouvais, je resterai avec toi toute cette semaine, je serai plus rassuré.

- Ne t'inquiète pas, tu dois être positif et tu verras ça marchera, ça ne peut que marcher parce que je t'aime mon chéri.

- Je t'aime aussi ma chérie.

Nous sommes embrassés et j'ai usé de tous mes charmes pour essayer de lui changer les idées. Je pense avoir réussi car il s'est endormi en souriant. Le lendemain à 5 heures, il est rentré sur Paris. Il a promis de m'appeler le soir pour me dire ce que son père aura dit. Moi j'allais reprendre le boulot, je devais remettre mes idées en place car je savais d'avance qu'une tonne de travail m'attendait. Mais j'étais heureuse car j'avais Ben et son amour réchauffait ma vie, mon existence. C'était pleine de joie et d'espoir que j'entamais cette nouvelle semaine.

1 juin 2014

All of me... All of you...

Après avoir fait l'amour, je me suis serrée tout contre lui. Il me fit remarquer :

- On ne l'avait jamais fait comme ça?

- Non, jamais.

- Je t'aime Julia.

- Je t'aime aussi Ben.

J'ai fermé les yeux, je me suis assoupie un moment. J'avais l'impression d'avoir quitté la terre l'espace d'un instant, j'étais ailleurs, dans un autre monde où il n'y avait plus que lui et moi.

Puis, il m'a proposé de prendre un bain. Oui, nous en avions bien besoin. Il est parti faire couler le bain et il est revenu me chercher. Il marchait tout nu dans la chambre, je l'admirais en souriant, je le trouvais très craquant. Je l'ai accompagné dans la salle de bain. La baignoire était grande, très confortable. L'eau était tiède, ce fut vraiment très agréable. Ses mains glissaient sur ma peau et s'attardaient mes seins, ses caresses étaient très excitantes. J'ai senti qu'il avait encore envie de moi.

Il m'a confié :

- C'est fou, j'ai encore envie de toi, ton corps sur le mien comme ça, c'est vraiment trop...

Je ne savais pas quoi lui répondre. Il m'embrassa et les choses se sont passées très naturellement. Je ne m'attendais pas à ça mais c'était vraiment très excitant et très sensuel. Il était entré une nouvelle fois et ce fut un réel bonheur de le recevoir à nouveau. On avait du mal à retrouver nos esprits. Je lui ai lancé :

- Wouaaah !

- C'était bon mais surtout fou ! Et c'est toi qui me rends fou ! m'a-t-il répondu en souriant.

Puis, nous nous sommes calmés, laissant notre coeur reprendre un rythme normal. J'ai fermé les yeux, je me sentais vraiment bien dans ce bain entre ses bras. Soudain, j'ai cru entendre de la musique, j'ai ouvert les yeux et je lui ai demandé :

- Tu entends la musique ?

- Euh... Oui. Soit leurs chambres sont mal insonorisées, soit la musique est vachement forte.

- Je pense qu'il y a une soirée spéciale en bas.

- Sûrement un concert privé. Ils en font souvent ici.

- Un concert privé, ça ne dirait pas d'y aller ?

- Mais tu ne connais même pas l'artiste !

- On s'en foût ! Ce serait amusant et ça nous permettra de danser. On n'est jamais allé danser jusqu'à maintenant.

- Je ne suis pas un très bon danseur.

- Moi non plus.

- Ok, si ça peut te faire plaisir.

- Super ! Comme je suis contente !

J'étais, en effet, toute joyeuse. Nous sommes sortis du bain. Il a appelé l'accueil pour se renseigner sur le concert. C'était un jeune artiste américain, Josh Golden. Je ne le connaissais pas et Ben non plus. Il était en répétition et le concert commençait à 20 heures. Nous nous sommes préparés. J'ai mis beaucoup de maquillage et j'ai fait un brushing dans mes cheveux. Je voulais à tout prix que Ben me trouve à tomber. Vers 18 heures 30, il est descendu au restaurant nous réserver une table. Quand je l'ai rejoint, il m'a regardé avec des yeux qui brillaient. Il s'est levé et il s'est avancé vers moi :

- Tu es magnifique ! Vraiment magnifique !

J'ai souri. Nous nous sommes assis et nous avons dîné. Après avoir bien mangé, nous nous sommes levés pour nous rendre à la salle du concert. En nous y rendant, Ben a croisé un homme avec qui il avait l'habitude de travailler. Un homme de la cinquantaine que l'on peut qualifier de "Vieux beau". Ben ne semblait pas l'apprécier. Ils se sont salués, Ben m'a présenté comme sa femme. J'étais vraiment surprise et ravie qu'il me considère ainsi. L'autre était aussi avec sa femme. Ils se sont échangés quelques amabilités d'usage. Une fois, loin du couple, Ben m'a confié que ce monsieur était un coureur de jupon de la pire espèce. Il était sorti avec de nombreuses femmes de sa société et c'était pour cette raison qu'il m'avait présentée comme sa femme. J'ai compris que Ben avait toujours peur de me perdre, sa possessivité était toujours présente. Je ne lui ai rien dit mais il n'avait rien à craindre, pour rien au monde, je ne l'aurai quitté, et sûrement pas pour ce "Vieux beau".

Nous avons assisté au concert. C'était vraiment bien, les chansons étaient belles et entraînantes. Nous avons dansé, applaudi, l'ambiance était à la fête. J'étais toute joyeuse et quand je regardais Ben, je le voyais heureux lui aussi, il souriait, ses yeux étaient illuminés.

A un moment, le chanteur a changé de rythme, les lumières se sont éteintes, il y avait seulement des petits néons qui éclairaient la pièce et un projecteur sur le chanteur. En écoutant la chanson, Ben et moi nous nous sommes regardés. Là dans ses yeux, j'ai compris toutes les paroles de cette magnifique chanson, le chanteur avait repris "All of me" de John Legend. Tous ces mots résonnaient au plus profond de moi, c'était comme si cette chanson avait été écrite pour nous. Dans son regard, Ben se donnait tout à moi et je me donnais toute à lui. La salle était pleine de monde mais j'avais l'impression que le chanteur ne chantait que pour nous deux. Ben s'est rapproché et m'a embrassée... (Émotions)... Je n'oublierai jamais ce regard, cette chanson, ce baiser.

A la fin du concert, nous avons regagné notre chambre. Nous nous sommes endormis sans un mot blottis l'un contre l'autre. Nous avions tous les deux perdus complètement la notion du temps et du lieu. Plus rien ne comptait, à part nous.

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18 avril 2014

Perfect day in my life

Dans ce baiser, il m'appartenait à nouveau. Nos langues se caressaient, s'entremèlaient, il dévorait ma bouche pour mon plus grand bonheur. Il se rapprochait de plus en plus de moi, il me désirait, je le sentais, c'était si fort, si enflammé. J'avais moi aussi envie de le recevoir, j'en mourrais d'envie.

Il m'a murmuré à l'oreille :

- J'ai une folle envie de toi.

- Moi aussi, j'ai envie de toi, lui ai-je répondu.

Il m'a embrassée à nouveau et s'est, une fois de plus, interrompu.

- Mais nous ne pouvons pas le faire là, pas sur cette aire de repos.

- Tu veux qu'on rentre à l'appart ?

- Non, y a Ryan, ça ne va pas le faire.

Il y eut un court silence et puis, je lui ai suggéré :

- Allons à l'hôtel.

- Mais quel hôtel ?

- J'ai une liste dans mon sac, on peut en appeler un.

- Comment ça se fait que tu as une liste d'hôtel dans ton sac ?

Je l'ai regardé dans les yeux et je lui ai expliqué :

- En venant à Paris, je n'étais pas sûre que tu aurais bien voulu m'ouvrir ta porte, j'ai donc envisagé un plan B. J'ai appelé quelques hôtels, j'ai listé ceux qui avaient encore des chambres de libre.

- Comment as-tu pu penser une minute que je t'aurai laissé dehors ?

Je n'ai rien répondu. Il a pris la liste dans mon sac et après avoir regardé rapidement, il a pris son gsm :

- Je connais cet hôtel là, il est très bien, j'appelle, m'a-t-il dit en me montrant le troisième hôtel de ma liste.

Pendant qu'il appelait l'hôtel, je me suis recoiffée. Il a réservé une chambre pour le week-end. J'étais très heureuse.

 Une fois, le coup de fil passé, il m'a dit :

- Voilà, une chose de faîte. Allons faire un saut à l'appart pour prendre quelques affaires.

J'ai acquiescé par un sourire et nous sommes partis.

Une fois à l'appart, Ryan dormait encore. Il y avait des restes de poulet et une bouteille de vin presque vide sur la table, ce qui m'a permis de déduire qu'il avait passé une soirée bien arrosée. J'ai pris mon sac. Ben a mis quelques vêtements dans un sac et nous sommes sortis. Il m'a dit qu'il appellerait Ryan plus tard.

Nous nous sommes rendus à l'hôtel. C'était un grand hôtel bien étoilé sans être trop luxueux. Ben le connaissait parce que des clients y séjournaient régulièrement. Ben y était très à l'aise, il s'est occupé de tout. Je le suivais silencieusement, presque religieusement. Une fois devant la porte, avant de l'ouvrir, il m'a regardée dans les yeux très sérieusement et il m'a dit :

- Embrasse-moi encore, embrasse-moi comme tout à l'heure.

Mes yeux se sont illuminés et je me suis exécutée. Je l'ai embrassé avec amour, avec envie. Il a ouvert la porte et m'a invitée à entrer. J'ai trouvé la chambre magnifique, lumineuse et parfaitement agencée. Nous avons laissé nos sacs sur le sol et nous nous sommes dirigés presque machinalement vers le lit.

Là, j'ai vécu l'un des moments les plus parfaits de ma vie. Il m'a donné un baiser était tendre et très doux. Il a ensuite commencé à me déshabiller délicatement embrassant mon cou, mes épaules, découvrant mes seins comme s'il les voyait, les touchait pour la première fois. J'en frissonnais, le désir parcourait tout mon corps saisissant mon intimité la plus profonde. J'avais très envie de lui. Je l'ai déshabillé à mon tour, déboutonnant sa chemise, la jetant au loin. Je glissais mes mains sur sa peau, je le touchais comme si je partais en reconnaissance, son corps c'était ma terre, mon territoire. Il était à moi. J'ai défait sa ceinture, descendu son pantalon. Il était là face à moi en boxer, je le regardais tout entier. Soudain, il me dit :

- Tu as dû remarquer que j'ai grossi en une semaine.

- Oui mais je te préfère comme ça.

- Pour ne plus penser à toi, je me suis goinfré, je mangeais n'importe quoi, tout ce qui me tombait sous la main. Je n'en suis pas très fier.

J'ai souri et je lui ai répondu :

- Moi, c'était le contraire, je n'arrivais plus à avaler quoique ce soit, rien ne faisait envie.

- C'est drôle, ces réactions contraires...

- Pas contraires, complémentaires.

- Oui, tu as raison. Et d'ailleurs, j'ai très envie que tu me complètes là tout de suite, m'a-t-il lancé avec un sourire coquin.

C'était une si belle invitation que je ne me suis pas faîte prier. Nous nous sommes embrassés et après avoir laissé nos mains enlever les bouts de tissu qui restaient, nous avons fait l'amour. Benjamin m'a aimé, il m'a aimé comme je n'avais jamais été aimée jusqu'à présent. Son amour était un feu brûlant qui m'incendiait avec lui. Quand il me pénétrait, il me regardait droit dans les yeux comme s'il voulait aller plus loin, comme s'il voulait me posséder toute entière et se fondre en moi. J'en ai joui d'être aimée comme ça, d'être aimée par lui. Mon coeur battait comme jamais, j'avais l'impression d'être ailleurs, dans un autre monde et pourtant j'étais bien là, tout contre lui.

17 avril 2014

Le baiser du matin

Je me suis réveillée dans sa voiture. Son manteau était sur moi. C'est pour cette raison que j'avais bien chaud et que je me sentais si bien. Je me suis tournée vers lui, il était déjà réveillé et me regardait en souriant. J'ai souri et je lui ai dit :

- Bonjour !

- Bonjour !

- Tu m'as laissé dormir dans ta voiture ? Tu aurais dû me réveiller.

- Non, je n'ai pas voulu te réveiller. D'ailleurs, je n'avais pas envie de rentrer à l'appartement et qu'on se retrouve avec Ryan.

- Je comprends.

Je me suis regardée dans le miroir, j'avais ma tête du matin.

- J'ai une sâle tête ! ai-je lancé à voix haute.

- Mais non, tu es très jolie...

Là, il s'est approché de moi et se penchant vers mes lèvres, il m'a embrassée. Je n'arrivais pas à y croire mais j'étais si heureuse, si heureuse, je l'ai embrassé à mon tour. Ce baiser était si inattendu, si tendre, cette fois-ci, j'en étais sûre, il m'avait pardonnée.

11 avril 2014

Tout lui dire pour le reconquérir

J'étais arrivée à son appartement. J'ai sonné plusieurs fois mais il n'a pas répondu. Il n'était pas là. J'ai prié le ciel pour qu'il ne soit pas déjà reparti à New-York. J'avais la clé avec moi, j'ai ouvert la porte et je suis entrée. Je devais constater par moi-même s'il était toujours là ou pas. Je suis entrée dans sa chambre, son sac était là sur une chaise, y avait des chemises sur le lit. J'en ai pris une et j'ai humé son odeur. J'étais folle de son parfum, que c'était bon dele sentir à nouveau. Je trouvais son appart plus en désordre que d'habitude mais je ne me suis pas focalisée là-dessus. J'ai regardé autour de moi, le réveil indiquait 18 heures. J'ai allumé la télé et je me suis installée dans le canapé pour l'attendre.

Vers 19 heures 30, j'ai entendu du bruit dehors, des voix se faisaient entendre derrière la porte. C'était Ben qui rentrait mais il n'était pas seul, j'ai tout de suite pensé qu'il était avec une fille, m'avait-il déjà remplacé ? J'avais peur de me retrouver dans une telle situation mais j'étais là et il était trop tard pour faire marche arrière. Ben a mis sa clé dans la serrure mais constatant que la porte était déjà ouverte, il l'a poussée. Je me suis levée du canapé et il m'a regardé, il était surpris de me trouver là. J'ai remarqué que son regard avait changé, il n'était pas aussi glacial que la fois dernière, il était plus doux. Il m'a demandé :

- Julia ! Mais qu'est-ce que tu fais là ?

- Bonsoir Ben, j'ai besoin de te parler, donc je suis venue ici pour te voir.

Nous sommes restés un instant à nous regarder silencieusement jusqu'à ce que la personne qui était avec Ben s'est mise à toussoter volontairement. C'était un homme, il devait avoir la trentaine, il était plus petit que Ben et il avait les cheveux noirs. Ben l'a regardé et il me l'a présenté :

- Julia, je te présente Ryan. Ryan, voici Julia.

C'était donc lui Ryan. Il est venu me serrer la main, il était tout souriant. je lui ai dit :

- Vous êtes donc le fameux Ryan, Ben m'a beaucoup parlé de vous. Enchantée de faire votre connaissance.

- Enchanté moi aussi. Moi je trouve que Ben ne m'a pas suffisamment parlé de vous. Vous êtes très jolie.

- Merci.

Ben continuait à me regarder, il était très pensif et ne disait rien. Face à son silence, Ryan a proposé de s'éclipser :

- Je vais vous laisser, je vais aller faire un tour, a-t-il dit.

- Non, je vais y aller avec Julia, toi restes ici.

- C'est comme tu veux.

Je n'ai pas vraiment compris pourquoi Ben voulait qu'on aille dehors mais tant que j'étais avec lui et que je pouvais lui parler. Nous sommes sortis de l'immeuble sans se dire un mot. Une fois dehors, il m'a proposé de marcher un peu dans la rue. Sa voix était calme et apaisée. Il était encore tôt pour dire qu'il n'était plus fâché mais ça m'encourageait.

- Tu ne t'attendais pas à me voir ce soir ? lui ai-je demandé.

- Non, vraiment pas.

- Ryan est rentré avec toi de New-York ?

- Il dort chez moi dans la chambre d'ami. Je l'ai débauché, il a signé un contrat pour travailler avec moi dans notre nouvelle agence à New-York.

- Tu dois être content.

 Il a haussé des épaules. La conversation était toujours un peu tendue. Alors, j'ai décidé d'aller droit au but :

- Si je suis venue te voir, c'est parce que tu n'as répondu à aucun de mes appels, à aucun de mes messages. Ce silence était devenu insupportable pour moi.

- Qu'est-ce que tu aurais voulu que je te réponde ? Il me semblait qu'on se soit déjà tout dit samedi.

Cela avait le mérite d'être clair mais je ne me suis pas laissée abattre pour autant, je lui ai rétorqué :

- Toi, tu m'as peut-être tout dit mais moi j'ai encore plein de choses à te dire...

J'allais poursuivre quand un frisson a parcouru mon corps me glaçant les dents, il faisait de plus en plus froid. Ben m'a regardé et m'a demandé :

- Tu as froid ?

- Un peu mais ça va aller.

- Mais tu trembles Julia ! Allons faire demi-tour.

J'étais contente qu'il s'inquiétait pour moi mais je n'avais pas envie de faire demi-tour, pas envie de rentrer. Il était trop tôt, je voulais rester encore un peu avec lui, seul à seul. Mais je n'ai pas osé lui dire. Je ne voulais pas le contrarié, je n'étais pas en position d'exiger quoique ce soit.

 Une fois, devant l'immeuble, il m'a dit :

- Allons faire un tour en voiture, tu auras moins froid.

J'étais heureuse, vraiment heureuse qu'il me fasse cette proposition, il n'avait donc pas envie de se débarasser de moi. J'ai acquiescé d'un signe de la tête et nous nous sommes rendus dans le parking. Il a roulé un moment sans vraiment savoir où il allait. Puis, il m'a regardé et il m'a demandé :

- Tu n'as peut-être pas encore dîner, tu veux manger quelque chose ?

- Oui, je veux bien.

Il a roulé jusqu'à un drive et m'a demandé ce que je voulais. J'ai pris un menu classique avec hamburger, frites et soda. Il a pris la même chose. Ensuite, nous sommes allés jusqu'à une aire d'autoroute où l'on s'est arrêté pour manger.

J'ai mangé un peu mais je n'avais pas trop faim, je n'avais toujours pas pu lui dire ce que j'avais à lui dire. Je l'ai laissé finir son hamburger et pendant qu'il buvait ce soda dégueulasse au goût de glaçon, je me suis lancée :

- Je tenais à te dire à quel point je regrette ce que j'ai fait et ce que je t'ai dit. Je sais que je t'ai fait du mal...

- Non, tu ne sais pas, tu ne sais pas ce que j'ai pu ressentir ! Non, tu ne peux pas et tu ne pourras jamais savoir !

Il était de nouveau en colère contre moi. Dans sa voix, je sentais qu'il avait encore mal et qu'il m'en voulait toujours. C'était mal parti. J'ai voulu me taire mais j'étais venue pour lui parler, alors je me suis mise à lui dire tout ce que j'avais sur le coeur.

- Je ne sais peut-être pas ce que tu as pu ressentir mais je sais ce que moi je ressens. Et je t'aime Ben, je t'aime de tout mon coeur. Depuis que tu es parti, je me sentais comme morte, je n'avais plus envie de manger, plus envie de bouger, plus envie de rien. Je ne suis même pas allée travailler cette semaine. Sans toi, je ne suis plus rien, je t'aime... et j'aimerai que tu me laisses une seconde chance.

Ben restait silencieux, il regardait droit devant lui, les yeux tristes et les pensées lointaines. Je ne pouvais pas savoir s'il était touché par ce que je lui disais, je n'arrivais pas à lire dans ses pensées. Il finit par me dire :

- Je ne suis pas sûr de pouvoir te donner une seconde chance. Je n'ai jamais été heureux en amour. Avec Alicia, ça s'est mal fini et même avant elle. Je n'ai plus envie de vivre un nouvel échec, je ne le supporterai pas.

- Moi je ne supporterai pas de te perdre et surtout par ma faute.

Ben n'a plus rien dit. Il a mangé les frîtes et j'ai fait comme lui mais je n'ai pas pu les finir, elles étaient toutes molles sans goût ni saveur. Quand Ben eut fini de manger les siennes, je lui ai proposé de finir les miennes. Il les a regardés et m'a répondu en souriant :

- Je crois que je ne vais pas pouvoir. Je n'ai jamais rien mangé d'aussi mauvais.

J'ai rigolé et je lui ai dit :

- Donc je ne suis pas la seule à trouver cette bouffe dégueulasse.

- Je me suis forcé pour finir tout ça mais c'était vraiment...pouah!!!

On s'est mis à rire. Il m'a regardée et il a dit :

- Ryan a raison, tu es vraiment jolie. Je ne t'avais jamais vu dans cette robe ?          

- Je l'ai acheté il y a quelques temps mais elle n'est pas très adaptée pour l'hiver.

- Elle te va bien, mais ça se voit que tu as maigri.

- J'ai dû perdre deux ou trois kilos en une semaine.

- Et tu n'es pas allée travailler pendant toute la semaine, c'est mon père qui a dû être content !

- Il m'a appelé hier pour prendre de mes nouvelles.

- Ah bon ?

- A mon avis, les dossiers commencent à s'entasser sur son bureau et il cherche quelqu'un à qui les refiler.

- Il ne doit pas abuser quand même, tu as bien le droit de t'absenter.

J'ai souri. L'atmosphère était plus détendue, le ton avait changé. J'étais heureuse.

 Je lui ai demandé comment ça se passait la cohabitation avec Ryan, il allait commencer à tout me raconter quand il s'inquiéta de mon confort.

- Attends, je vais redresser ton siège pour que tu puisses te mettre plus à l'aise, m'a-t-il gentiment proposé.

Il a appuyé sur un bouton et mon siège s'est incliné, c'était génial. Je me sentais comme allongé dans un lit, c'était vraiment chouette.

J'ai souri et je l'ai remercié :

- Merci. Ta voiture est hyper confortable.

Il a souri.

Dans sa sourire à cet instant précis, j'ai retrouvé mon Ben, j'ai senti qu'il m'aimait encore. Son amour était arrivé jusqu'à moi et m'enveloppait, me réchauffait jusqu'à l'intérieur. J'étais vraiment très heureuse, apaisée et sereine. Je l'écoutais me parler de Ryan, de son boulot et de tout ce qu'il voulait. Puis, sans m'en rendre compte, je me suis endormie.

8 avril 2014

Départ pour Paris

Depuis ma conversation avec Sam, je n'avais plus qu'une idée en tête : revoir Ben et tout faire pour le récupérer. J'avais peur, peur qu'il soit déjà envolé pour New-York, peur qu'il me rejette mais je devais le faire, je devais au moins essayer.

Jeudi matin, quand je me suis regardée dans le miroir, j'avais une tête à faire peur. Ce n'était pas avec ces yeux cernés et ce visage pâle et tiré que j'allais séduire Ben à nouveau. J'ai pris les vitamines et les autres médicaments que le docteur m'avait prescrits et je suis allée en ville. J'ai passé ma matinée chez l'esthéticienne et le coiffeur. Je voulais me sentir belle à nouveau, belle pour lui. J'étais surprise par ce soudain regain d'énergie. J'avais retrouvé l'envie de me battre pour lui et pour notre couple.

Quand je suis rentrée chez moi, c'est une autre personne que je voyais dans le miroir et elle me plaisait beaucoup plus. Maintenant il ne me restait plus qu'à partir rejoindre Ben sur Paris. Je voulais le prévenir de ma visite mais j'y ai renoncé, avec une visite surprise, je pourrais mieux apprécier sa réaction. J'étais en train de réfléchir à tout ça quand mon gsm s'est mis à sonner. Cette fois-ci, j'ai pris le temps de bien regarder de qui venait l'appel. C'était un appel du bureau. J'étais un peu surprise mais j'ai pris l'appel.

- Allô ! ai-je répondu.

- Bonjour Julia, c'est Monsieur Reyland, comment allez-vous ?

Je n'arrivais pas à le croire mon patron et le père de Ben était en train de prendre de mes nouvelles.

- Je vais un peu mieux. J'ai attrapé la leptospirose. Heureusement j'ai eu un bon traitement. Là ça va.

- Mon voisin aussi a attrapé cette maladie, c'est vraiment regrettable que vous l'ayez attrapée.

- Comment ça se passe au bureau en mon absence ?

- Pas trop mal. J'ai confié votre dossier à Annie mais je préfère que ce soit vous qui vous en occupiez. J'espère que vous serez là lundi.

- Je verrais en fonction de mon état de santé, je ne peux rien vous promettre.

- Je comprends bien. Soignez-vous bien et revenez-nous en pleine forme.

- En tout cas, merci d'avoir appelé.

- C'est normal. Je vous souhaite une bonne fin d'après-midi. A bientôt.

- Merci. Bonne fin d'après-midi à vous aussi.

J'étais vraiment contente de cet appel. Avoir au téléphone le père de Ben au téléphone, c'était, d'une certaine manière, me rapprocher un peu plus de lui. Cet appel m'a permis de sortir de ma bulle, j'avais oublié le boulot et que j'étais en arrêt de travail. Je ne pouvais donc pas quitter mon domicile comme ça, j'ai donc décidé de reporter à vendredi après-midi mon départ pour Paris. J'ai réservé mon billet de train en conséquence. 

Vendredi matin, j'ai pris le temps de faire mon sac, j'ai emmené mes plus belles robes. Comme je n'étais sûre que Ben allait m'accueillir chez lui ce week-end, je me suis renseignée auprès de plusieurs hôtels pour connaître leur taux de remplissage, ça allait, ils n'étaient pas encore complets. Au cas où ça se passerait mal, je pourrais y passer la nuit, j'ai noté une dizaine de numéros sur un post-it que j'ai glissé dans mon sac mais j'espèrais de tout coeur que Ben et moi, nous allions nous réconcilier.

Je me suis rendue à la gare, j'ai fait un bon voyage. En prenant le taxi qui me menait à l'appartement de Ben, je commençais à stresser, j'étais de plus en plus anxieuse. J'avais mis beaucoup d'espoir dans ce voyage et je ne voulais être déçue.

4 avril 2014

Une lueur dans mes jours sombres

Il n'a répondu à aucun de mes appels. Le soir, il n'est pas revenu à la maison. Il ne restait plus aucune trace de lui, que le silence et ce souvenir douloureux qui ne sortait plus de ma tête. Le dimanche, j'ai recommencé à l'appeler, mais toujours rien, pas de réponse. Je gardais tout de même espoir, mais vers 18 heures, ce fut pire, il n'y avait même plus de sonnerie, je tombais directement sur son répondeur. J'y ai laissé des dizaines de messages, mais face à son silence, j'ai fini par abandonner. Je suis tombée sur le sol et je me suis mise à pleurer. Je l'avais perdu...

Je me sentais mal, j'avais mal à la tête, j'étais très fatiguée, en plus avec tout cette histoire, j'avais oublié de prendre mes antibiotiques. Je me fichais de ma santé, je ne voulais plus rien, je ne voulais plus bouger, plus sortir, j'étais un état d'anéantissement total. Je ne voulais surtout plus aller travailler, je suis donc allée voir mon médecin lundi matin pour avoir un arrêt de travail. Cela faisait deux jours que je n'avais rien mangé, j'avais maigri, mes yeux étaient rouges et gonflés, je n'étais plus moi même, je ressemblais à un mort-vivant. Mon médecin était inquiet et a mis ça sur le compte de la leptospirose. Il m'a donné un arrêt d'une semaine avec des vitamines et d'autres médicaments à prendre. Je suis rentrée chez moi et je n'y suis plus ressortie.

Je suis restée enfermée pendant plusieurs jours à regarder sans arrêt mon gsm, mes mails mais rien, toujours rien. Je ne voulais plus le harceler de messages. Je l'appelais uniquement le matin pour lui souhaiter une bonne journée, lui dire que je pensais toujours à lui et je lui envoyais un sms le soir. J'avais les accusés de réception, je savais qu'il les lisait mais il n'y répondait toujours pas, son silence me tuait à petit feu. Je n'arrivais plus à vivre normalement. Je n'avais même plus l'impression de vivre.

Mercredi soir, mon téléphone s'est mis à sonner, mon coeur s'est mis à battre, je me suis précipitée dessus pensant que c'était Ben mais quand j'ai décroché, j'étais hyper déçue, c'était  Sam. Si j'avais su que c'était lui, je crois que je n'aurai pas décroché. Je lui en voulais pour ce qui c'était passé même si je savais pertinemment que ce n'était pas de sa faute. Je décidai alors de ne rien lui dire au sujet de ma dispute avec Ben, j'avais peur qu'il s'en réjouisse et qu'il pense avoir ses chances avec moi. Il m'a demandé :

- Alors comment ça s'est passé après mon départ ?

- Bien.

- Tu avais pourtant l'air très anxieuse quand il me posait toutes ces questions sur ma visite de jeudi. Si je savais qu'il était aussi jaloux, je ne lui aurais rien dit.

- C'est ma faute, j'aurai dû lui parler de ta visite, il l'a un peu mal pris.

- C'est normal, je le comprends. Moi aussi à sa place, j'aurai réagi pareil, c'est qu'il tient vraiment à toi. Tu as de la chance, c'est vraiment un beau gosse mais je ne pensais pas qu'il était si jeune.

- Tu trouves qu'il fait jeune?

- Oui, il doit avoir la vingtaine, 20-25 ans peut-être.

- 27.

- Je n'étais pas loin. Mais pour son jeune âge, il est très intelligent, il a su voir en toi ce que beaucoup d'hommes de son âge ne verrait pas. Moi à son âge, je crois que je ne t'aurai pas vu comme je te vois aujourd'hui.

- Je ne comprends pas vraiment ce que tu veux dire mais j'imagine que c'est un compliment.

- L'âge explique aussi pourquoi il est aussi jaloux. Quand on est jeune, on ressent les choses 10 fois plus fort que lorsqu'on est plus vieux. Le sentiment est le même mais l'intensité est différente.

Ce que Sam disait était juste. Il ne cherchait pas à descendre Ben, ni à prendre sa place, je me trompais sur lui, c'était un ami, c'était mon ami. Je lui ai donc demandé :

 - Tu crois que ça pourra marcher entre lui et moi ?

- Je ne l'ai vu qu'une minute, c'est un peu court pour juger mais j'ai eu l'impression qu'il t'aimait sincèrement. Il est un peu jaloux mais c'est normal, c'est parce qu'il tient à toi et qu'il veut te garder pour lui tout seul. Fais-lui confiance et tu verras, ça marchera.

- Merci Sam, tu es un véritable ami.

- Je vais être honnête avec toi. Quand j'ai vu ton copain, j'ai tout de suite su que je ne pouvais pas rivaliser avec lui. Non seulement il est beau mais il a l'air d'être quelqu'un de bien et il t'aime. Tu mérites quelqu'un comme lui, tu mérites vraiment d'être heureuse.

En écoutant Sam, mes larmes se sont mises à couler. Je ne pouvais plus rien dire, j'étais submergée par une vague d'émotions. Sam m'a dit au revoir et j'ai raccroché.

Cette nuit-là, j'ai beaucoup réfléchi à tout ce que Sam m'avait dit, à tout ce que j'avais vécu avec Ben. J'en suis arrivée à une conclusion : J'avais fait une connerie, je devais la réparer et me battre pour retrouver mon amour. Si Ben m'aimait, son amour n'a pas pu s'éteindre comme ça, je devais arrêter de me morfondre et faire tout ce qui était en mon pouvoir pour raviver la flamme.

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Mon histoire, Julia, 38 ans, secrétaire
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