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Mon histoire, Julia, 38 ans, secrétaire
26 février 2014

Le sursaut de Ben

Jeudi matin, à 5 heures, j'étais réveillée et j'attendais l'appel de Ben. Après environ trente minutes d'attente, mon téléphone s'est enfin mis à sonner. Ben s'est tout de suite excusé de son retard.

- Je suis vraiment, vraiment désolé. J'étais en train de travailler sur un dossier et j'étais tellement concentrée que j'en ai oublié l'heure.

- Ce sont des choses qui arrivent, il n'y a pas de soucis. Tu vas bien ?

- Oui, je vais bien.

A sa voix faible et hésitante, j'ai tout de suite su qu'il mentait.

- Si tu as un problème, tu peux me le dire.

Il n'a rien dit et a changé de sujet. Il m'a parlé de la pluie qui tombait sur New-York. Nous avons parlé de la pluie et du beau-temps pendant quelques minutes, puis il eut un silence. Ce silence fut insupportable, comme ces silences de personnes qui n'ont plus rien à se dire, c'était comme si nous étions devenus des étrangers l'un pour l'autre. Ce silence m'a fait mal mais pas qu'à moi. Ben fut le premier à le briser.

- Mais, bon sang Julia ! Qu'est-ce qui nous arrive ? Que se passe-t-il ?

Je n'ai rien répondu. Moi aussi je n'arrivais pas à comprendre comment nous avions pu en arriver là.

Il reprit :

- C'est la distance, tu crois ?

- Ben, j'ai l'impression que ça fait des années que tu es parti.

-Oh Julia, si tu savais. Moi aussi j'ai l'impression que ça fait une éternité que je suis parti. Et c'est de plus en plus difficile à vivre. En plus, j'ai de plus en plus de problèmes ici. Cette semaine, j'ai dû faire face à des clients en colère. Certains ont menacé de résilier leur contrat avec nous. Je dois tout renégocier. J'ai dû reporter toutes les visites de bureau... J'ai moi aussi l'impression que cette mission à New-York ne se terminera jamais. Je désespère.

Je comprenais mieux pourquoi il avait cette petite voix. Il était fatigué, à bout et tout ce qu'il avait prévu était compromis, son retour notamment.

- Tu es en train de me dire que tu ne vas pas rentrer dans la semaine prochaine, c'est ça ?

- Oui, je ne sais pas du tout quand est-ce que je vais rentrer en fait.

Notre histoire semblait toucher à sa fin. J'étais à la fois triste et résignée.

- Fais ce que tu as à faire, Ben. C'est ton boulot qui compte, c'est ton futur poste de directeur qui est en jeu.

- Tu as raison, je vais continuer à bosser. Il faut que j'avance.

Nous avons continué à parler pendant un moment. Mais, pas une minute, nous avons parlé de nous et de l'avenir de notre couple. Puis, il m'a embrassée et il a raccroché.

La distance avait fini par nous éloigner l'un de l'autre. Je suis restée pensive quelques minutes. J'allais sortir du lit quand la sonnerie de mon gsm a retenti à nouveau. C'était Ben qui me rappelait. J'ai décroché et il commença tout de suite par me dire :

- Non, il n'y a pas seulement mon boulot compte, il y a toi aussi et tu qui comptes énormément pour moi... Je sens que je suis en train de te perdre et ça me rend fou. Je ne peux plus rester là comme ça...

L'entendre me dire tout ça, c'était comme voir un rayon de soleil après une tempête. J'ai senti une joie indescriptive envahir mon coeur. Je n'arrivais pas en croire mes oreilles, je restais sans voix. Il poursuivit :

- Je ne veux pas te perdre Julia. J'ai trop besoin de toi dans ma vie. Pour cette raison, j'ai décidé de rentrer en France.

- Tu rentres ?

- Ce sera juste pour le week-end mais oui, je rentre à la maison. Je prendrai un avion vendredi après-midi.

J'étais folle de joie.

- Ben, c'est génial, je suis tellement contente, tellement contente ! Merci, merci, merci !

J'étais heureuse comme une petite fille à qui on avait offert un énorme cadeau. Ben reprit :

- Dès demain, je vais m'occuper des billets d'avion. Je te tiendrais au courant par mail. Pourras-tu venir sur Paris vendredi soir ? Car je ne pourrais pas faire la route jusqu'à chez toi.

- Bien sûr que je vais venir sur Paris.

- Si tu as toujours les clés de mon appart, tu pourras toujours t'installer et m'y attendre

- Oui, je les ai toujours. Oh Ben, je suis impatiente d'être à vendredi soir.

- Moi aussi.

Après avoir raccroché, je me sentais différente, pleine d'énergie et de joie. Ben avait eu cette idée et en une minute, tout est revenu : l'amour, la passion, l'envie, l'impatience et le bonheur. J'étais comme un volcan en sommeil qui entrait en éruption. Je voulais le revoir et vite et c'était tout ce dont j'avais besoin.

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