Une journée pleine de péripéties
Vendredi matin, je me suis réveillée de bonne heure. J'ai fini de préparer mon sac pour mon grand week-end, j'ai pris un café en vitesse et je me suis précipitée dans ma voiture pour aller au boulot. Je me disais : "Plus tôt, je commence, plus tôt, je pourrais sortir." Mais malheureusement pour moi, quand je suis arrivée, j'ai eu la surprise de découvrir que l'immeuble était dans le noir complet. Une collègue m'a dit qu'il y avait une coupure de courant dans tout le bâtiment. Les agents étaient en train de faire une intervention. Cela commençait mal. Mais je voulais rester positive, je me suis lancée dans du classement. Heureusement que j'ai un bureau avec une grande fenêtre, ce qui m'a permis de travailler à la lumière du jour. J'ai tout organisé pour mes quelques jours d'absence. Tous les dossiers importants étaient à droite sur mon bureau, sur l'étagère, les derniers compte-rendus, et dans l'armoire, tout était classé par date dans les gros classeurs. C'était une organisation parfaite.
Dans le couloir, j'entendais les collègues qui bavardaient, toujours en train de faire des commérages. Elles se posaient des questions sur mes congés mais aucune n'osait me demander. Je ne leur aurais rien répondu d'ailleurs. A mon retour, j'espèrais qu'elles auraient trouvé d'autres sujets de discussion plus intéressants que ma vie amoureuse. Toutefois, je restais imperturbable, je poursuivais tranquillement mon rangement. L'idée de savoir que je serai dans quelques heures à Paris avec mon cher et tendre, ça me donnait une motivation incroyable. Je n'ai pas vu le temps passé. Vers midi, le chef est venu me voir :
- Julia, peux-tu passé dans tous les bureaux pour leur dire que le courant sera rétabli à 13 heures. Je viens d'avoir l'info.
Je suis donc allée voir tout le monde pour leur dire. Beaucoup étaient contents car ils commençaient à s'ennuyer.
A 13 heures, le courant est revenu mais ni les téléphones, ni les ordis ne fonctionnaient. Avec la coupure de courant, le réseau avait buggué. Nous avons dû appeler un technicien informatique avec le gsm du patron. Il a pris beaucoup de temps à venir. A 15 heures, il n'était toujours pas arrivé. Le patron m'a demandé de dire à tout le monde de rentrer, tout le monde sauf moi. Je devais attendre le technicien et attendre qu'il est tout réparé pour vérifier si tous mes fichiers étaient là et que tout fonctionnait normalement. Je n'avais pas de chance sur ce coup-là et comme je partais en congé, je ne pouvais pas dire non. Je priais pour que ce technicien ne tarde pas trop et qu'il relance tout ça rapidement.
Mes prières ont été exaucées à 15 heures 30, le technicien est arrivé et je l'ai conduit à la salle des serveurs. Il a fait plusieurs manip' et à 16 heures, il m'a dit que c'était bon. J'ai vérifié, en effet, j'ai retrouvé mon disque dur et tous mes documents. Tout semblait fonctionner comme avant. Le technicien est parti, j'ai rangé mes affaires et je suis allée voir mon patron. Je lui ai dit que tout était rentré dans l'ordre. Et là, il commença à discuter. Il me parlait boulot mais je n'arrivais même plus à l'écouter tellement j'étais stressée. J'avais peur qu'il me retarde trop, peur de rater mon train. Au bout de quelques minutes, je n'en pouvais plus, je lui ai dit : "Là, je dois malheureusement partir, j'ai un train à prendre." Il m'a souhaité un bon congé et je suis partie en courant.
Je suis allée à ma voiture, j'ai foncé à la maison, pris mon sac et le premier taxi pour la gare. Je suis arrivée à la gare dans les temps. J'ai attendu mon train et j'ai soufflé un bon coup. J'aurai vraiment pu le rater ce train, j'ai vraiment eu de la chance. Mon train est arrivé et je suis partie, direction de Paris. J'ai essayé de me remaquiller dans le train. J'ai foncé un peu le rouge à lèvres et le blush. J'ai remis un peu de parfum.
Nous sommes arrivés à Paris assez rapidement. Comme il y avait beaucoup de monde, je suis sortie parmi les derniers pour ne pas être bousculée. Quand je suis arrivée sur le quai, Ben était là. Il me souriait et ses yeux brillaient. Il est venu vers moi et avant même de me dire Bonjour, il m'a embrassé fougueusement devant tout le monde. J'étais surprise et un peu gênée même si je trouvais cet accueil très agréable. Je lui ai demandé :
- Que me vaut ce baiser si langoureux ?
- Je ne te voyais pas sortir et je commençais à penser que tu n'étais pas venu. Ce baiser, c'est ma façon de te faire part de ma joie de voir enfin.
J'ai souri. Il avait l'art et la manière de toucher en plein coeur à chaque fois qu'il me parlait de ce qu'il ressentait.
Nous sommes montés dans sa voiture. Il ne parlait pas beaucoup et me regardait de temps en temps en souriant. Je le taquinais en lui disant de regarder la route. Mon long week-end à Paris commençait à peine mais j'étais déjà terriblement heureuse d'être avec lui.