Mon lundi sans lui

Cela m'a fait très bizarre de me réveiller seule après la nuit merveilleuse que j'avais passée avec lui. J'ai eu l'impression que tout cela n'était qu'un rêve. J'avais retrouvé ma tasse de café, mon poisson rouge, mon quotidien de célibataire. Mais je n'avais pas le temps pour la mélancolie, je devais me bouger pour aller au travail. Je me suis préparée et je suis arrivée au boulot un peu plus tard que d'habitude. Mon chef était déjà là, après avoir hésité quelques secondes, je suis allée le saluer.

- Bonjour, Monsieur Reyland.

- Bonjour, c'est vous que je cherchais. Où sont tous les dossiers de recouvrement ?

- Ils sont dans l'armoire grise dans mon bureau.

- Pouvez-vous me les apporter ?

Je suis allée les chercher. Il a regardé et m'a demandé de travailler sur les relances. Avant de quitter son bureau, j'ai osé lui demander :

- Alors comment ça s'est passé votre week-end avec votre fils ?

- Très bien, très bien.

Il n'a pas dit un mot de plus. Mais dans son "Très bien, très bien", j'ai tout de suite compris que ça s'était mal passé comme me l'avait dit Benjamin.

En retournant dans mon bureau avec mes dossiers, je me rappelais tout ce que Benjamin m'avait dit, de ses baisers, de ses caresses..., j'en frisonnais sur mon siège.

Le téléphone se mit à sonner, ce qui me fit sortir de ma douce rêverie. J'ai répondu, puis, j'ai commencé à travailler sur les dossiers.

Les heures s'écoulèrent doucement. J'essayais de me concentrer sur mon travail mais j'avais du mal. Je pensais à lui. Il me manquait déjà. Cela allait être dur d'attendre jusqu'au week-end.

Je suis rentrée chez moi vers 17h30. J'ai pris ma douche, nourri mon poisson rouge et j'ai mangé le reste du poulet que j'avais fait la veille. J'ai regardé une série policière. Mon gsm était à côté de moi, j'attendais qu'il sonne...

Vers 22h30, je suis allée me brosser les dents et c'est à ce moment précis qu'il a sonné. Quelle joie ! Je me suis rincée la bouche en vitesse, peur qu'il ne raccroche trop vite et je me suis ruée sur le téléphone :

- Allo !

- Bonsoir, tu vas bien ?

- Oui, je vais très très bien et toi ? ...

On a parlé pendant une heure. Il m'a parlé de son retour chez lui au petit matin, je lui ai parlé de son père, il m'a dit que son père était toujours comme ça quand il était contrarié. je voulais lui dire qu'il me manquait mais je n'ai pas osé. Je ne voulais pas lui montrer que j'étais attachée à lui, je ne voulais pas être attachée. L'amour me faisait peur. Au moment de se dire au  revoir, nous avons compris tous les deux que cette histoire allait être dure à vivre. Il nous fallait surmonter l'éloignement et le manque, on le voulait tous les deux mais en serions-nous capable ? Seul Dieu le savait.

Après avoir raccroché, j'ai fermé les yeux et j'ai serré mon téléphone contre moi.