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Mon histoire, Julia, 38 ans, secrétaire
20 novembre 2013

Lui et moi...

J'avais une fois de plus passé le reste de ma journée à l'attendre. C'était peut-être un mauvais signe de commencer ainsi une relation... relation, j'allais peut-être un peu vite en besogne. Ce n'était pas parce qu'on s'était embrassés et que l'on était visiblement attirés l'un par l'autre que ça voulait dire forcément qu'on était ensemble. Je devais être prudente et sortir de mon petit nuage. L'attente avait au moins ça de bon, me permettre d'analyser la situation et de voir les choses sous un autre angle.

J'ai dû encore une fois essayer de trouver des activités pour passer le temps. J'ai fait la cuisine : un poulet basquaise. J'en ai mangé à midi et je l'ai trouvé très réussi pour une fois. Il en restait suffisamment pour deux pour le dîner. J'espérais qu'il serait revenu pour le dîner mais les heures passèrent, 18 heures,19 heures, 20 heures et 21 heures, il n'était toujours pas là. Je n'avais même pas faim, j'ai mis mon poulet au frigo et je suis allée m'affaler dans le canapé en regardant le DVD d'un film d'horreur qui ne me faisait même plus peur tellement je le connaissais par coeur.

21h42, on sonna à la porte. C'était lui. Il est finalement venu. Je savais qu'il viendrai. En ouvrant la porte, j'ai vu tout de suite qu'il y avait un problème. Son visage était complètement défait, ses traits tirés, ses yeux fatigués. Je l'ai fait entrer et je lui ai demandé :

- Que s'est-il passé ? Tu en fais une tête.

Il m'a répondu :

- J'ai passé vraiment une journée de merde. Pourtant, tout avait si bien commencé quand j'étais chez toi. Je n'aurais jamais dû te quitter.

J'étais vraiment flattée qu'il me dise ça. Je lui ai proposé de prendre un verre. Il a accepté et nous nous sommes assis dans le canapé. Et là, il m'a tout raconté :

- Je suis venu ici ce week-end pour deux raisons : j'avais très envie de te revoir - en disant ces mots, il m'a regardé et m'a souri, ça m'a fait vraiment plaisir de l'entendre me le dire - et l'autre raison, je devais à tout prix annoncer à mon père et à ma mère que je n'étais plus avec Alicia. Je leur ai annoncé ça hier. Ils ont été très affectés, bien plus que je ne pouvais l'imaginer. Mon père ne m'a pas quitté d'un pas car il insistait pour que je ne reste pas seul, il m'a accompagné partout toute la journée. C'est pour cette raison que je n'ai pas pu venir te voir hier. Je crois en fait que c'était lui qui était plus triste que moi. Il n'arrêtait pas de me poser des question toute la journée pour savoir ce que j'avais fait, ce qui n'avait pas marché. Franchement moi, je ne voulais plus penser à tout ça, je lui répondais que je ne savais pas. C'est pour cette raison aussi que je suis venu te voir très tôt ce matin. Je suis sorti de la maison avant qu'il ne se réveille, je ne voulais l'avoir encore sur le dos une journée de plus. Mais finalement, ça a été pire, quand j'étais avec toi ce matin, il a profité de mon absence pour téléphoner à Alicia. T'imagines, il a osé appeler Alicia. Elle lui a dit que ça faisait plus de 6 mois qu'on n'était plus ensemble et qu'elle ne comprenait pas pourquoi il l'appelait que maintenant. Mon père était tellement choqué qu'il m'a appelé tout de suite. Je ne lui avais pas dit que cette rupture datait d'il y a 7 mois. C'est à cause de ça que j'ai dû partir précipitament ce matin. Il m'a demandé pourquoi j'avais attendu autant de temps avant de lui dire ça, je lui ai dit que je n'étais pas prêt et que j'espérais toujours qu'elle revienne. Cette raison l'a tellement touché que dans mon dos, il a rappelé Alicia et il l'a invité à venir passer quelques jours chez eux pendant les prochaines vacances scolaires. Il a tellement insisté qu'elle lui a dit oui. Mon père est fou de joie, il dit qu'il va tout faire pour qu'elle revienne avec moi. Je n'avais vraiment pas besoin de ça, je me suis engueulé avec lui. Je lui ai dit qu'avec Alicia, c'était fini et qu'il n'avait pas à se mêler de ma vie. Mais il n'a rien voulu entendre. Tu le connais, il n'écoute que lui. Voilà toute l'histoire.

C'était vraiment une histoire abassourdissante. Je savais que mon patron adorait cette Alicia mais à ce point, je me demande si ce n'est pas lui qui est amoureux d'elle. A la fin de cette histoire, j'ai eu peur, j'ai senti à ce moment précis que je pouvais le perdre. Il était très amoureux d'Alicia, il l'aimait peut-être toujours, peut-être qu'au fond de lui, il espèrait la retrouver et que le plan de son père marche. Je n'étais encore rien pour lui, on se connaissait à peine. Il m'oubliera bien vite.

J'aurai voulu être amie pour lui mais à ce moment-là, je ne me sentais pas très bien. Aucun mot ne sortait de ma bouche.

Tout d'un coup, un cri aigu nous fit sursauter. C'était le film d'horreur.

Benjamin a tourné les yeux vers l'écran et a dit :

- Mais qu'est-ce que tu es en train de regarder ?

J'ai souri et je lui ai montré la boîte du DVD, je lui ai dit :

 - Cela faisait longtemps que ce film ne m'avait pas fait sursauter de peur comme ça.

- Tu aimes avoir peur ?

- Non, je déteste ça mais c'est plus fort que moi j'ai toujours peur.

Il a dû comprendre ce que je voulais dire par ces mots, il m'a répondu :

- Tu me plaîs beaucoup, Julia...

Il a voulu m'embrasser mais j'ai tourné la tête et je lui ai dit :

- Pourquoi tu m'dis ça ? Tu sais que ça ne mènera nullepart cette histoire. Ton père est fou d'Alicia, elle va sûrement revenir dans ta vie, tu habites à mille kilomètres de chez moi et tu es beaucoup plus jeune que moi.

Il m'a regardé dans les yeux et il m'a parlé sur un ton très dur que je le ne connaissais pas :

- Si tu savais à point je m'en foûs de mon père, je m'en foûs d'Alicia... Certes, on a eu une histoire, elle m'a quitté et bien maintenant, c'est fini, qu'elle soit heureuse de son côté. Moi j'ai été malheureux pendant 7 mois, elle s'en fichait pas mal. Je n'ai commencé à être heureux que lorsque tu es venue sonner à ma porte ce lundi soir là. Tu es venue et tu as illuminé ma vie. Tu ne sais pas à quel point ça m'a fait du bien d'avoir passé ces deux jours avec toi. Et juste pour ça, je peux te dire que je ne sais pas quel est ton âge et je m'en foûs totalement tant que je suis heureux avec toi. Et pour les kilomètres qui nous séparent, tu oublies que j'ai une voiture puissante.

Il m'a fait sourire. Je savais qu'il ne mentait pas quand il disait tout ça, il était sincère dans sa voix et dans son regard. Nous sommes restés là un moment à nous regarder les yeux dans les yeux, puis, on s'est embrassés langoureusement. Et nous avons repris où nous nous étions arrêtés ce matin.

Allongés sur le canapé, nous nous sommes déshabillés. Il m'a embrassée dans le cou, sur la poitrine, puis revenait vers ma bouche. Je caressais sa peau si douce, je tenais sous mes mains ce corps qui me faisait tant rêver. J'en frémissait de bonheur. Il était si beau. Je me suis rapidement ouverte à lui sous ses caresses, et il est venu pénétrant mon intimité pour notre plus grand bonheur à tous les deux. C'était tout simplement merveilleux. Nous nous sommes souris, ses yeux brillaient très forts. J'ai adoré ce moment, j'ai embrassé son torse et je me suis blottie dans ses bras en le serrant très fort comme si je voulais le retenir près de moi à jamais. J'étais heureuse comme je ne l'ai jamais été.

 

Le film était fini depuis longtemps et il n'y avait que le générique du menu qui passait en boucle. Je crois que je ne l'oublierai jamais la musique de ce générique.

Nous sommes restés un long moment comme ça. Vers minuit, il s'est rhabillé pour rentrer chez lui. Dimanche était fini, il devait déjà penser à la nouvelle semaine qui commençait et à son boulot. Il a promis de m'appeler tous les soirs et de venir me voir le week-end "avec sa voiture puissante". J'ai souri, on s'est embrassés une dernière fois et il est parti.

Après son départ, je me suis endormie dans le canapé sans plus penser à rien. J'étais sans aucun doute la femme la plus comblée du monde.

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